les Guadeloupéens qui font preuve d’une singulière faculté d’adaptation
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les Guadeloupéens qui font preuve d’une singulière faculté d’adaptation
Après plus d’un mois de privations, de blocages et des nuits de violence, la lassitude gagnait ce week-end les Guadeloupéens qui font preuve d’une singulière faculté d’adaptation. Sur le «front», les militants résistent. «On tiendra le temps qu’il faudra jusqu’au résultat !» assure Pierre, retraité du BTP et syndicaliste CGTG. La mort de Jacques Bino, le syndicaliste, tué mercredi par balle et inhumé hier à Petit-Canal, dans le nord de la Grande-Terre, a renforcé, selon lui, la mobilisation des militants. «Ils peuvent mettre autant de gendarmes qu’ils veulent dans la rue, ça ne changera rien ! Nous resterons mobilisés tant qu’on n’aura pas eu satisfaction.»
Comme tous les jours, autour du Palais de la Mutualité, QG du LKP (Lyannaj kont pwofitasyion) à Pointe-à-Pitre, les plus convaincus des grévistes sont présents, «en soutien» à leurs délégués qui se sont enfermés dans leur bunker pour plancher sur les propositions de l’Etat et préparer les négociations qui reprennent aujourd’hui après avoir été suspendues vendredi soir. Ils commentent, en créole, les «injustices», «la connivence des élus avec les patrons», les manquements de l’Etat, les «briseurs de grève infiltrés»…
Assises sur un muret, à l’ombre d’un grand arbre, il y a Line, salariée, qui n’a rien à faire de «perdre du pognon» et se contrefiche de devoir utiliser le cuiseur à riz comme seul ustensile, faute de gaz. Elle peste contre le manque de professeurs dans l’école de sa fille qui l’oblige à débourser 115 euros de cours de rattrapage par mois. Rose-Hélène, 66 ans, ancienne femme de ménage, en colère contre des patrons qui ne l’ont jamais déclarée, est aussi présente. Et Evelyne, 57 ans, au chômage, mère de six enfants dont cinq travaillent en métropole «parce qu’ils n’ont rien trouvé ici». Ce qui unit ces femmes et leur donne la force de marcher depuis cinq semaines ? «Le sentiment noble d’être utile à la cause, pour le peuple et pour l’avenir de nos enfants.» Une femme trouble l’ambiance et ose : «Domota [leader du LKP, ndlr] ne sait pas qu’il y a des gens en chômage technique. Il faudrait peut-être lui dire…»
Dans un snack, derrière le comptoir, une vendeuse soupire : «Les gens tiennent car c’est pour la bonne cause mais je pense qu’il faudrait que ça s’arrête maintenant. Il y a trop de dérives.» C’est aussi l’avis d’Olivier, la trentaine, employé dans une entreprise d’espaces verts à Baie-Mahault. «Y en a marre», dit-il d’un air las. Un sentiment partagé ouvertement ou à demi-mots par de nombreux salariés et chefs d’entreprise.
Comme tous les jours, autour du Palais de la Mutualité, QG du LKP (Lyannaj kont pwofitasyion) à Pointe-à-Pitre, les plus convaincus des grévistes sont présents, «en soutien» à leurs délégués qui se sont enfermés dans leur bunker pour plancher sur les propositions de l’Etat et préparer les négociations qui reprennent aujourd’hui après avoir été suspendues vendredi soir. Ils commentent, en créole, les «injustices», «la connivence des élus avec les patrons», les manquements de l’Etat, les «briseurs de grève infiltrés»…
Assises sur un muret, à l’ombre d’un grand arbre, il y a Line, salariée, qui n’a rien à faire de «perdre du pognon» et se contrefiche de devoir utiliser le cuiseur à riz comme seul ustensile, faute de gaz. Elle peste contre le manque de professeurs dans l’école de sa fille qui l’oblige à débourser 115 euros de cours de rattrapage par mois. Rose-Hélène, 66 ans, ancienne femme de ménage, en colère contre des patrons qui ne l’ont jamais déclarée, est aussi présente. Et Evelyne, 57 ans, au chômage, mère de six enfants dont cinq travaillent en métropole «parce qu’ils n’ont rien trouvé ici». Ce qui unit ces femmes et leur donne la force de marcher depuis cinq semaines ? «Le sentiment noble d’être utile à la cause, pour le peuple et pour l’avenir de nos enfants.» Une femme trouble l’ambiance et ose : «Domota [leader du LKP, ndlr] ne sait pas qu’il y a des gens en chômage technique. Il faudrait peut-être lui dire…»
Dans un snack, derrière le comptoir, une vendeuse soupire : «Les gens tiennent car c’est pour la bonne cause mais je pense qu’il faudrait que ça s’arrête maintenant. Il y a trop de dérives.» C’est aussi l’avis d’Olivier, la trentaine, employé dans une entreprise d’espaces verts à Baie-Mahault. «Y en a marre», dit-il d’un air las. Un sentiment partagé ouvertement ou à demi-mots par de nombreux salariés et chefs d’entreprise.
ruth- Messages : 1098
Date d'inscription : 22/02/2009
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